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4/02

Ca va un peu mieux. Je me suis mis une compilation que j’ai faite chez Jean-Louis ; un beau morceau des Kings of Convenience, Sometimes de My Bloody Valentine (etc...) ; pour m’imaginer regarder par la fenêtre d’un taxi, à Tokyo, ou n’importe où ailleurs qu’ici. Delphine va bientôt rentrer. La soirée va être douce. Je regarde par la fenêtre. Je regarde encore dans les appartements d’en face, mon strip de bd phosphorescent et énigmatique à moi. Il y a un appartement où la lumière brûle tout le jour, s’allume encore plus grand à quatre heures du matin. Cet appartement semble gorgé de fumée, ses habitants semblent décolorés comme de vieilles pellicules. A bout de souffle. Spectraux. On va se casser d’ici, on ne saura pas le fin mot de l’histoire.

Je regarde les mioches qui jouent dans une case du bas. Ils se tirent un peu les cheveux, poussent des cris silencieux.

Je n’aime que ce morceau de My Bloody Valentine, depuis toujours, depuis la première écoute. Mais je l’aime beaucoup. Enchaînement parfait avec There goes the fear des Doves ; un immense single. Il m’emporte loin. Pareil, c’est la seule chanson que j’aime de ce groupe. Mais beaucoup aussi. ( Je ne suis pas Nick Hornby ou Lester Bangs. Ou Jon Savage. Pardon.)

J’ai laissé tomber l’épée de Damoklès des nanotechnologies. Avec elle, une demi tonne de litres de torrent glacé entre mes omoplates, trois boîtes d’épingles à tête dans mon estomac. Et je ne sais quoi encore. Envolés.

J’ai décidé de rentrer à la maison manger plus de corn flakes qu’il n’est raisonnable, regarder sans le son plus de séries policières allemandes qu’il n’est raisonnable.

Le prochain album est prêt. J’ai même des morceaux en rabe. Avec ma nouvelle chanson super pop.

Ce soir il y a notre série culte du moment ; Nip/Tuck, ça parle de chirurgie esthétique. C’est immoral et cool. Rythmé. On la regarde collé l’un à l’autre dans le plumard. En général ça ressemble à une trêve, à de la paix véritable et on se dit qu’il ne va rien arriver de mauvais.