19/01

Aujourd’hui pas grand chose, à part si vous voulez que je parle de modèle relationnel ou de document xml. On commence à bosser sur la pochette avec Jean-Louis, on écoute Engravers, son one man band à lui. Beau. Complètement lo-fi ; un orgue farfisa, quelques soupirs, des portes qui claquent, un ordinateur qui crachote. Pourtant c’est pur, presque sacré, liturgique et profondément intime. Notamment Robin, son hymne si triste et impalpable. Comme rêvé. Delphine lit la bible expliquée aux gamins, on regarde Delarue à la télévision. On se tire dessus avec notre pistolet en plastique, on mange des tortellinis. Je fais une micro crise de jalousie, rigolote. C’est juste beau la vie. Pas forcément grand chose à en dire.

Les gens à la télévision ont des problèmes. Je mange des biscuits et je bois du jus vitaminé. Les gens ont des larmes dans la voix. Ils regardent des photographies et ils pleurent. Delphine pose des questions, parce que dans une autre vie, j’étais un petit crac du catéchisme. Sorte de premier de la classe imbuvable. Réponse à tout. Je me rends compte avec un peu d’amertume que j’ai pas mal perdu. Chacun sa vanité.

Delphine me questionne sur la descendance d’Abraham et je fais mine de maîtriser à fond. Elle se réjouit de voir arriver Moïse dans l’histoire. (Je me chante «l’envie d’aimer » machinalement, dans ma tête. Déchéance.)

 C’est rigolo, elle lit ça comme un conte, et elle a bien raison. Je ne sais pas pourquoi j’ai un peu peur de passer pour un gros catho, ce n’est pas le cas. C’est peut-être l’ennui, ou alors c’est dans l’air. Un truc comme ça. Je ne suis pas Joe Matt quand même.

On compare le texte et l’adaptation cinématographique. Où l’on se rend compte des raccourcis hollywoodiens, ce Cecil alors... Quel hérétique.

On rigole un bon coup du brushing post-buisson ardent de Charlton Heston.

Au lit. On ne peut pas être Zola tous les soirs, j’accuse le coup.

J’ai envie de cligner des yeux, de m’effondrer devant des images de pauvres filles agoraphobes.