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15/03

Je prends le temps d’écouter mieux The Album Leaf que m’a passé Jean-Louis. Je me dis qu’il me faut un peu de musique triste et calme. 

Je me sens un peu vidé, je reviens des années en arrière quand j’avais la nausée d’avoir trop parlé. Ce soir ; une heure au téléphone avec Sébastien et je me refais le montage dans ma tête, le director’s cut. Parce qu’il y a des pépites bien sûr, des sommets téléphoniques, et sans lui je sais que je ferais des trucs de travers (comme oublier d’être tout à fait moi-même, au moins en musique), mais il y a aussi beaucoup de ma bavardise maladroite, inquiète, égocentrique par peur. Débit monstre, coupages de parole, moments d’absence absurdes.

J’enlève donc toutes les longueurs que je fabrique pour combler le vide, les 600 kilomètres. Ces longueurs ne peuvent pas combler bien, c’est comme calfeutrer une fuite d’eau avec du scotch ; c’est moche et inefficace.

J’ai dit plein de fois « moi » au lieu de « nous », il faut croire que je tombe dans le panneau de l’artiste solo génial, super marketing comme truc... On réglera ce problème au prochain disque. Je crois qu’on vaut un peu mieux que ça.

 C’est beau The Album Leaf. Vraiment.

Delphine va arriver. Je cuisine un bon grattin de pâtes.

On est allé au parc pour sa pause déjeuner, elle s’est endormi sur mes genoux et ça s’est remis à sentir le bonheur, le disque s’est remis à tourner à la bonne vitesse.

Imaginez Jimmy Mack de Martha & the vandellas passé en 33 tours. Du bonheur mou du cul, camé au vallium. J’avais laissé un 45 tours du générique de Zorro au soleil quand j’étais petit. J’ai l’impression qu’on a écouté ce disque gondolé toute l’année.

Mais ça sent la foutue quille. Et les pâtes trop cuites.