26/02

Cher journal, ça fait longtemps. Plusieurs jours gaspillés en déprime et peur panique, en lassitude, en parties de Tetris. On a failli être bons pour passer dans Confessions intimes sur TF1. Moi dans le rôle de la patate de sofa qui donnerait sa mère pour faire décoller la grosse fusée, ou pour un sacré paquet de crousti pommes (ces chips à la pomme, enfin vous voyez...). Il était moins une. J’essaye de refaire surface, je dis « je » car comment vivre bien quand on passe sa vie à Leclerc ? C’est bientôt fini, heureusement.

On chante, on regarde Nip/Tuck, on rigole et on cuisine chinois. Pour user une métaphore nunuche ; la vie reprend des couleurs, et forme humaine aussi.

Tombé amoureux d’un disque incroyable. Je l’écoute encore et encore comme j’écris. The Blue Nile : A walk across the rooftops. Je pourrais en parler des heures tant je suis enthousiaste. Mais je n’arriverai certainement pas à l’écrire. Pas une question de page blanche, plutôt de page médiocre...

Groupe écossais, poisse noire. Boîte à rythmes fracassée, métallique, samples proto r’n’b, voix déchirante, basses qui ondulent, rampent. Nappes mélodiques, funk blanc lugubre. Mélodies comme révées. Cafard partout, mélancolie, alcool triste. Ces mots qu’on mâchonnent, martelés. Boîtes de nuit qui clignotent, à l’heure où on ne danse plus. Où les oreilles bourdonnent et les yeux faiblards.

Mais aussi il y a une candeur absolue, une sincérité qui se débat sous la gogue rigide et glaçante et avec elle un éclat presque féérique, une chaleur (Heatwave) ; ces mélodies comme rêvées ; c’est ça.

Le seul truc que j’arrive exprimer là, c’est le bordel que ça fout dans le ventre. On ne sait pas si on doit danser, pleurer, chanter à tue tête ou peut-être tout à la fois d’ailleurs.

Sous le soleil a repris, et le match de rugby, aussi. La vie reprend ses droits ; elle n’y va pas avec le dos de la cuillère.

You, I love you / Yes I love you.