12/01/2005

Période teintée d’inquiétude, l’autre soir on a regardé Zone Interdite j’avais les larmes aux yeux.

Coincé dans une conférence d’informatique et je ne veux pas m’enfuir mais presque parce que c’est plutôt dur de respirer au milieu de tout ça. Rien a fiche des contenus web, des contextes graphiques et des jacasseries par dessus mon épaule. J’en connais qui disent encore ma paranoïa mais je me suis promis de ne pas en parler de ces gens là. Chut. Elasticité graphique de l’enveloppe dans laquelle on va nicher l’information. Je commence à me sentir dans un Houellebecq quelconque. J’étouffe un chouia.

Des jours difficiles, parce que maintenant on est des adultes finalement. Avec des factures EDF et des envies de soirées DVD. Alors bon on bosse sur notre reprise de Jenifer, peut-être pour enfoncer le clou de l’humour qui me semble plus futé pour parler de postmodernisme, finalement.

Je pense à ma recherche documentaire sur les nanotechnologies. Rien à fiche non plus et la liste pourrait être longue.

Histoire de raconter encore ma vie un peu, Madame Mounier, ma sémillante directrice ne veut pas être arrangeante pour le concert à Paris. (j’ai envie de mettre des noms d’oiseaux entre parenthèses………………………….. : je laisse la place mettez celui que vous aimez le mieux).

Ne faîtes pas la bêtise, jamais, de vous inscrire à l’IUP métiers du livre de Grenoble. Surtout pas. Deux raisons :

1 Grenoble : imaginez l’enfer x 10, ou un concert de Mark Knoffler de quatre heures trente avec Jimmy Page à la deuxième guitare.

2 C’est un truc bricolé avec tout un tas de gens qui se prennent au sérieux, qui ne vous regarde pas quand il vous parle et qui sont surtout hyper inintéressants (et moches). Vous vous retrouvez à faire un peu de tout : informatique à moitié, un peu de sociologie, viteuf, beaucoup d’anglais par contre et ça c’est bien utile quand ils n’ont pas d’autres idées pour farcir leur emploi du temps mollasson.

On se croirait dans une école d’hôtesses de l’air, sauf que les camarades tiennent plus de vieilles radasses qu’on voit bien finir pas gracieuses pour un sou derrière un guichet. N’importe lequel. Mais elles se prennent au sérieux aussi avec leurs poses alanguies genre « oh la la je sèche le cours de conception web », et d’enchaîner ; « je me vois bien directrice de projet culturel à la DRAC ».

J’espère bien sûr qu’elles ne viendront pas lire ça. J’aurais plus le droit de venir aux soirées crêpes.

J’oubliais de vous dire qu’à la fin, le diplôme en poche, à part si vous voulez faire des animations goûter avec des personnages déguisés en elfes, ou même vous déguisé en elfe, dans une librairie merdique ; pas grand chose. Ou alors bosser à la FNAC en disant, « je fais ça mais je sais bien que c’est trop le capitalisme et que la culture n’est pas un produit comme les autres tu vois, trop le dégoût, je me sens comme un assassin de la société qui de toute manière est en dériliction, livrée aux beaufs qui n’achètent même pas les livres de chez Phaïdon ! » ; c’est le chemin aussi.

Celui que je vais prendre d’ailleurs je crois, et moi j’aime les prix verts, les promos sur les compils de dance des fois, et puis le gilet sans manche, l’affluence du samedi aprèm’ et les troupeaux furieux pour les dédicaces de Titeuf. 

Je me dis : tant qu’à être dans mon petit job, autant ne pas être snob. Je vais pas me faire chier à bosser chez la Martinière ou chez Gallimard parce que de toute manière, à part faire des photocopies, et du mauvais café… Je me sens pas bien capable.

J’espère fébrilement l’arrivée de Madame Mounier pour lui faire mon numéro de révolté du Bounty, le scandale, quoi. Je vais lui dire moi que je suis pas n’importe qui et que je sors mon disque là, en mars, et qu’il faut me prendre au sérieux. Genre Hartley cœurs à vif. Saignant.

Hier à la FNAC, on a acheté l’album de Jenifer, qui est, à part douze chansons, pas mal du tout. Mais pourquoi on devrait être faux-cul et dire que Au soleil, J’attends l’amour et Donne moi le temps ne sont pas d’exquises popsongs ?

Je vous le demande.

Si en plus il coûte 6 euros 99. Là faut pas se priver, même en fin de mois.

Dans quelques minutes il y a le dernier cours d’anglais du semestre et je suppose (je n’ai pas dit j’espère) qu’il va y avoir un gâteau fait maison et peut-être on va jouer au pendu, aux charades. J’ai 23 ans. Ca ne me change pas beaucoup de l’école Notre Dame en 1991.

J’y vais quand même parce qu’il y a un fayot qui vit toujours au fond de moi, de manière interstitielle.

La prochaine fois, je vous parlerai plutôt des secrétaires de l’IUP (…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….).

Je regarde un peu les guitares sur ebay, j’ai peur qu’on me voit parce qu’au bout du compte c’est un peu comme de surfer sur le site d’Auto Plus ou de FHM.

Je vais voir si on parle de moi quelque part, et bien sûr, non. Ce qui ne manque pas de me mettre dans une colère assez noire. Je souffre en silence, me préparant déjà à mourir dans l’indifférence la plus crasse.

Je dois aller chercher des pompes que Delphine a repérées chez André, soldées à 45 euros. Elles sont belles et je suis un gentil copain, mais fendre la foule avide de bottines en croco (en plastique ?), de mini strings, de blousons Lucky strike et tout ça à des prix vraiment sympas… Ca me fout un peu les chocottes.

Anyway, j’ai aussi prévu d’appeler ma mère pour bafouiller un truc apaisant, il ne me reste que cinq unités sur ma carte alors ce sera un apaisement assez rapide. Ca se met à ressembler à un mail à une copine de lycée ce journal (« t’es toujours avec Anthony ?... »). Alors je m’arrête là. There’s a lot more I could say.